Bourdon
Description:
Les bourdons sont de gros insectes robustes au corps couvert de poils. Ils mesurent habituellement entre 6 et 25 mm de long. Leur corps est souvent coloré de noir et jaune, parfois avec des motifs orangés, rouges ou blancs.
La tête porte une paire d'yeux composés, trois ocelles formant un triangle et une paire d'antennes. Les pièces buccales sont de type broyeur-lécheur. La langue, ou labium, est longue.
Le thorax porte deux paires d'ailes membraneuses, dont les postérieures sont plus petites que les antérieures. Lorsque l'insecte prend son envol, les deux paires d'ailes s'attachent ensemble par une série de petits crochets, ou hamuli, situés sur le bord des ailes postérieures.
Au thorax sont également attachées les trois paires de pattes. Chez les femelles, les pattes postérieures sont modifiées pour faciliter la récolte et le transport du pollen. La surface externe du tibia, où l'insecte entasse le pollen, est lisse et bordée de longs poils.
Le premier segment de l'abdomen des bourdons est fusionné à leur thorax. L'abdomen se termine par un aiguillon chez les femelles.
Ces insectes forment des sociétés organisées dont les individus sont divisés en trois castes. Les adultes de chacune de ces castes ont des particularités physiques et des fonctions différentes (voir plus bas : Comportements particuliers). Il s'agit de la reine, des ouvrières et des mâles. Les ouvrières sont absentes chez les bourdons parasites appartenant au sous-genre Psithyrus (voir plus bas : Comportements particuliers).
La reine est le plus gros insecte de la colonie. Les énormes bourdons que l'on voit butiner au printemps sont des reines. Selon les espèces, elles peuvent mesurer entre 13 et 32 mm de long. Les ouvrières ont une taille variant entre 7 et 18 mm. Elles sont plus petites que la reine mais lui ressemblent beaucoup. Les bourdons mâles mesurent entre 10 et 17 mm de long.
CYCLE DE VIE :
Les bourdons sont des insectes à métamorphose complète, ou holométaboles. L'ensemble des bourdons aux trois premiers stades (œufs, larves et nymphes) porte le nom de couvain.
Les bourdons forment de nouvelles colonies chaque année. Seules les jeunes reines fécondées passent l'hiver. Elles sortent tôt au printemps et cherchent un emplacement pour y faire leur nid. Celui-ci est généralement sous terre, dans une cavité déjà existante, par exemple un ancien terrier de rongeur (souris, musaraigne, tamia). La reine peut aussi s'installer dans un nid d'oiseau, sous un amas de végétation morte ou dans l'espace vide d'un mur, sous un toit, etc. Après avoir choisi l'emplacement adéquat, la reine récolte des herbes, de la mousse, des feuilles ou des poils pour tapisser l'intérieur de sa nouvelle demeure.
Elle construit ensuite plus ou moins simultanément deux cellules de cire brunâtre, souvent mêlée de pollen, de la taille d'un dé à coudre. L'une d'elles accueillera les premiers œufs de la colonie. L'autre, placée entre la cellule de ponte et l'entrée du nid, porte le nom de pot de miel. La reine la remplit de nectar régurgité et l'utilise comme garde-manger pendant qu'elle s'occupe de ses œufs. Elle est ainsi capable de se nourrir sans cesser la garde de sa progéniture. La préparation des deux cellules nécessite plusieurs jours de travail.
Les œufs sont déposés dans la cellule de ponte sur une réserve de nourriture pour les larves. Il s'agit de pollen, auquel la reine a ajouté un peu de nectar. Elle pond sur ce mélange entre cinq et 20 œufs blancs allongés et légèrement courbés. Elle recouvre ensuite le tout avec de la cire et s'installe sur la cellule pour tenir les œufs au chaud pendant leur développement. L'éclosion a lieu de trois à cinq jours plus tard. Les jeunes larves, blanches et sans pattes, s'alimentent ensemble dans l'alvéole. Elles grandissent en subissant quatre mues. Au bout d'environ sept ou huit jours, chacune des larves fabrique un cocon de soie dans lequel elle se transforme en nymphe.
La reine enlève la cire qui recouvre les cocons des nymphes et couve à nouveau. Les adultes qui en sortent au bout de 12 à 14 jours sont des ouvrières. Ces femelles stériles s'occuperont de la prochaine génération produite par la reine.
À mesure que les jours passent, la reine est de plus en plus occupée par la ponte et la construction de cellules pour le couvain. Elle dépose généralement trois ou quatre œufs par alvéole, qui donneront aussi naissance à des femelles stériles. Les autres tâches sont laissées aux ouvrières. À son maximum d'activité, la colonie compte de 50 à 500 bourdons (souvent moins de 200).
Vers la fin de la saison chaude, la reine pond des œufs non fécondés qui donnent naissance à des mâles. Des femelles fertiles apparaissent aussi. Les larves de ces insectes reproducteurs sont nourries par les ouvrières, par régurgitation, d'un mélange de miel et de pollen.
Une fois adultes, les mâles et les femelles fertiles quittent le nid et s'accouplent. Les futures reines fécondées s'abritent ensuite sous des écorces, dans des arbres creux ou dans tout autre endroit sec et protégé, pour passer l'hiver. Le reste de la colonie meurt avec la froidure de l'automne.
HABITAT :
Les bourdons fréquentent les forêts, les régions montagneuses, les tourbières, les champs, etc. Ils sont communs dans les habitats tempérés, sous des climats frais, là où fleurissent les plantes nectarifères.
ALIMENTATION :
Les bourdons sont des insectes strictement végétariens. Les larves et les adultes se nourrissent de nectar, de miel et de pollen. Les larves s'alimentent surtout de pollen, plus riche en protéines, en gras, en minéraux et en vitamines, et les adultes absorbent surtout du nectar. La reine mange aussi du pollen pour obtenir les protéines nécessaires à la production des œufs.
Les larves sont approvisionnées par les adultes d'un mélange de pollen et de nectar qui porte le nom de pain d'abeilles. Les ouvrières et la reine peuvent aussi nourrir les larves par régurgitation. Il n'y a toutefois pas d'échange de nourriture entre adultes, comme chez l'abeille domestique.